Le ruisseau Savane se jette dans la rivière Rimouski à proximité le pont de l’autoroute 20. Il est possible de s’y rendre en prenant la passerelle du Dynamo pour traverser la rivière. Il est à environ 400 m en amont de la plage du Dynamo, lieu très fréquenté par les pêcheurs et les baigneurs l’été. Le ruisseau est reconnaissable par sa couleur qui est régulièrement orangée et par la mauvaise odeur qui s’en dégage en été.

Une étude préliminaire réalisée à l’été 2021 par une équipe de l’UQAR montre une contamination du ruisseau par des métaux lourds et des éléments traces métalliques comme l’arsenic, le fer et le manganèse. L’une des sources de contamination possible est l’ancien lieu d’enfouissement sanitaire (LES) de la ville de Rimouski.

Il est normal de trouver une petite quantité de fer et de manganèse dans les rivières. Cependant, les concentrations mesurées lors de l’étude préliminaire dans le ruisseau de la Savane étaient très importantes. Pour le fer, les concentrations dépassaient même le critère de protection de la vie aquatique. Les concentrations de plusieurs métaux lourds étaient aussi élevées. Les concentrations d’arsenic mesurées quant à elles dépassaient la concentration produisant un effet probable.

De nombreux métaux jouent un rôle important dans le métabolisme des organisme aquatiques. Certains métaux sont essentiels à des concentrations modérées mais peuvent devenir toxiques s’ils dépassent un certain seuil.

Un refuge thermique est une zone d’eau froide par rapport au reste d’un cours d’eau dans laquelle les poissons peuvent se déplacer pour leur thermorégulation lors de vagues de chaleur. Des sources souterraines, du suintement latéral ou la confluence d’un ruisseau froid dans une rivière peuvent générer des refuges thermiques d’étendue et de stabilité temporelle variables. Il est connu que les refuges thermiques sont utilisés lors de vagues de chaleur par le saumon de tous les stades de vie en eau douce, des juvéniles en croissance aux adultes remontant la rivière pour se reproduire. Les refuges thermiques sont donc des composantes importantes de l’habitat du poisson, en particulier pour les espèces moins tolérantes à la chaleur, comme le saumon atlantique. 

À la confluence du ruisseau Savane et de la rivière Rimouski, toutes les conditions sont réunies pour former un refuge thermique. Cependant, les stress multiples d'origine anthropique comme la présence de métaux, de pesticides, d’engrais, ou autres pourraient affecter à court et long terme la qualité du refuge. Le ruisseau de la Savane longe l'ancien lieu d'enfouissement sanitaire (LES), l'autoroute A20 et traverse en amont d’importantes zones agricoles.

Le premier volet concerne la caractérisation des différentes sources de contamination possible pour la rivière Rimouski. En premier lieu, il s'agit de la caractérisation du ruisseau de la Savane comme vecteur de contaminants à la rivière Rimouski. Pour ce faire des échantillons d’eau et de sédiments seront pris afin d’y mesurer la contamination en métaux, en contaminants organiques et en ions chlorure.

Le deuxième volet se concentre sur les impacts potentiels de ces sources de contamination sur la biodiversité aquatique. Pour ce faire, le suivi des communautés de macrofaune benthique et de biofilm sera utilisé comme bioindicateur d'une contamination du cours d'eau et comme vecteur de biotransfert des contaminants dans le réseau trophique. Des indices de diversité et de composition biotiques seront calculés et comparés entre les sites, en tenant compte des caractéristiques physiques locales.

Le projet a été élaboré en partenariat avec l’UQAR et inclut deux projets de maîtrise et un projet post doctoral.

Le premier projet de maîtrise intègre l’étude des stress chimiques et de leurs impacts sur la biodiversité microbienne et fongiques (par l’analyse de l’ADN environnementale), ainsi que la réponse cellulaire des invertébrés face aux contaminants. 

Le second projet de maîtrise évaluera les effets des stress chimiques sur la biodiversité aquatique par le suivi des communautés des macroinvertébrés benthiques, la microméiofaune et des consortiums de microalgues. La caractérisation physique des sites étudiés complètera les connaissances acquises.

Le projet post doctoral aura pour objectif d'intégrer l'ensemble des résultats des volets chimie et biologie. Le but est de produire un plan de gestion qui proposera l’utilisation de méthodes ou de techniques améliorées d’évaluation et de mesure de dommages environnementaux aux refuges thermiques, en particulier dans un contexte de proximité d'un LES, et les moyens de préserver ces refuges.

Le projet est soutenu par une subvention de 258 500$ du Fonds pour dommages à l’environnement (FDE) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) obtenu par l’OBVNEBSL.

Professeur du département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR

Professeure du département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR

Professeure du département de biologie, chimie et géographie de l’UQAR

Étudiante à la maitrise en océanographie

Étudiant à la maitrise en biologie

Stagiaire dans le laboratoire de Richard St-Louis

Chargée de projet pour l'OBVNEBSL

Directeur de l'OBVNEBSL